Cycledelic

Récits de course

Présentation

Dans cette rubrique figurent les récits de la randonnée et de la course marathon qui m'ont le plus marqué.

La VTTticîme: rando que j'ai faite 3 fois, le départ se fait aux Carroz (74), à 40km des Gêts. Entre 70 et 95km de VTT en montagne avec une descente mythique de 14km, exigeante pour les freins, qui part de 2400m

La Forestière: cette course fait partie du championnat de France Marathon. D'une longueur de 100km, elle part non loin de la station des Rousses et l'arrivée se fait dans la vallée. Unecourse avec un profil descendant donc, très agréable quand le terrain est sec, mais réputée pour être un calvaire quand la pluie s'invite!

La VTTticîme 2003

Départ à dimanche à 7h en bonne forme, enfin, jusqu'à la première partie de la première montée. Le soleil faisant son apparition plus la longueur de la côte m'ont fait pas mal consommer d'énergie. Enfin, j'ai tout monté sur le vélo sauf 15m impassable..., à (très) petite vitesse, mais je suis monté!
Après, petite descente de 3 km pour nous amener aux remontées mécaniques et première bonne surprise: j'étais parti prudemment et pourtant, je refais mon retard sur pas mal de monde et me v'là dans les premiers au ravito! Petit repos d'un quart d'heure, histoire de goûter aux spécialités locales (miam, les ravitos, c'est du tout bon) et c'est reparti pour THE descente, départ à 2500m, arrivée à 600m, le tout pour 14km. Avant de se lancer, on profite de la vue 5 min, même si le Mont-Blanc est dans les nuages. Départ de la descente très prudent au début: on se calme un peu pour éviter à tout prix la crevaison, je retiens la leçon de l'an passé... Y'a un gars tous les 50m en train de réparer, prudence, je me fais un peu distancer, mais pas grave, j'ai toujours mes pneus à la bonne pression!

C'est parti pour 3-4 km de descente sur un chemin large tout plein de graviers, adhérence précaire, mais la vitesse de pointe, ça le fait!!! Puis vient 1 km de descente en single avec des pierres, des racines des marches que je m'abstiendrais de passer à vélo, comme la majorité d'ailleurs. Puis retour à une piste large (piste rouge à ski) parsemée d'ornière tous les 50m où la encore les crevaisons seront nombreuses et moi, toujours épargné! Arrivé au ravitaillement au bas de la descente sans encombre, si ce n'est une ou deux alertes au niveau du pilotage (ces maudits virages à gauche en épingle me posent vraiment des soucis!). Et zou, c'est reparti pour 15 km de plat à 29 km/h de moyenne. Re-ravito et là, vient le très gros bout physique de la rando, la montée longue de ...euh, c'est à ce moment là que le compteur n'a plus compté... Bref, grosso-modo, 4h de montée avec de très rares bouts de descente. Ca commence par une partie sur la route où je suis pas mal HS et je vois défiler un peu de monde. Ensuite, la montée reprend de plus belle, mais là, les chemins sont beaucoup plus à mon avantage puisqu'on se retrouve dans la terre et une pente très inclinée (merci le pignon de 34 à l'arrière qui permet de passer quasiment n'importe où!). Malheureusement, les 10 derniers km de montées sont quasiment pas faisables à vélo (pas cool...). Et au jeu du "faut pousser son vélo pendant 10 bornes", le Guigui n'est vraiment pas très performant, c'est le moins qu'on puisse dire... C'est du style je fais 2 pas, je m'arrête 30s pour admirer le paysage... Puis retournement de situation, des nuages arrivent à grand pas, la température baisse rapidement, pour arriver à une température qui me convient parfaitement. Regain d'énergie, mais par contre, à la fin de la montée, ben on n'y voit pas grand chose... Et pour la descente, longue de 10 km, ça s'annonce pareil, je me retrouve au bout d'un km avec 3m de visibilité grand max, tout seul dans la nature avec des ornières en plein milieu du chemin, pfff, on a connu plus rassurant! 3 km de descente, y'a un gars qui surgit du brouillard pour annoncer le dernier ravito avant les 6 derniers km de descente. Bouh, on va pas trop traîner, le temps est vraiment instable et je sens bien la pluie d'ici la fin de la rando...
1 km plus tard et... grosse averse!!! Bon, ben on va rentrer mouillé... Par chance, la fin, ce n'est que de la terre + gravier, plus la route à la fin, ben ça me fait un vélo tout propre à l'arrivée.

Arrivée aux environs de 15h30, 8h30 dans la montagne... pfff, ben c'est fatigant quand même!

La forestière 2003

Samedi, départ à 7h de la région parisienne par un temps magnifique. Route sans encombre, pas d'excès de vitesse, de toute façon, ces messieurs de la maréchaussée étaient régulièrement sur le bord de la route... Ce qui m'a fait le plus mal, c'est la 360 Modena qui n'était qu'à un petit 130 et pas un chat sur la route...
Passons.

Arrivée vers 11h30 à Arbent, le soleil commence à taper pas mal. 12h00, pause resto. Comment on reconnait le Guigui parmi tous les cyclistes ? c'est simple, c'est le seul qui mange une bavette-frite quand les autres attaquent
déjà les pâtes!!

13h30, il est temps d'aller chercher sa plaque. Pff, c'est naze, faut accrocher le dossard électronique sur le maillot. Et puis vive la France, sur la notice, il est spécifié qu'il faut 4 épingles à nourrice pour l'attacher, seulement 3 dans le sac... Retour à l'accueil: ah ben c'est normal, 3, c'est suffisant, d'ailleurs, n'oubliez pas de nous les rendre à l'arrivée... ben voyons!

14h00, je sors le vélo de la voiture pour un petit décrassage. 14h30, je tape la discute avec un gars de l'organisation qui m'apprend que le départ de la course se fait à 60 bornes de là... Gloups, j'ai réservé mon hôtel à proximité du site d'arrivée, ça va pas le faire!!! Retour en 4ème vitesse à la voiture, je charge le vélo en vitesse et direction Lamoura, à 60 bornes de là! Bon, signe encourageant, c'est à 15km des Rousses, perdu dans la montagne,
Arbent, c'est dans la vallée, le parcours va donc être globalement descendant.

16h00, arrivée en station, par chance, je trouve une chambre pour la nuit. Ouf, je dors pas dans la voiture!

16h45, je ressors le vélo et vais tâter du terrain. Oulàlà, c'est quoi ce bins ??? Y'a des rochers, des racines, ils le font exprès ??? c'est bien la peine d'aller à 500 bornes de Fontainebleau... Bref, 30 km plus tard, il se
fait l'heure de manger le traditionnel plat de spaghetti bolognèse. Ensuite, préparation des fringues pour le lendemain et coucher à 22h (c'est un record pour moi!!!).

Lever à 6h30 en bon état, même pas de "noeud" à l'estomac, génial, ça va le faire! Petit roulage pour s'échauffer et 7h30, rentrée dans le parc. Bien joué, je me suis présenté dans les premiers et je vais partir grosso modo
dans les 300 premiers. Un gros paquet se forme sur le côté, c'est impressionnant! La VTTticime, à côté, c'est rien... Et là encore, le Guigui qui fait tâche dans le "troupeau": manche courte et surtout le short, ça c'est clair, sur la course, je n'en ai vu qu'un autre en short, pour tous les autres, c'était cuissard!

8h00, pan, le départ, les pros devant of course, 100 m de route, virage à droite et montée raide qui passe à pied, trop de monde. Dommage, la veille, ça passait à vélo (mais en 22*32...), puis vient une traversée de plaine
dans l'herbe humide en descente et plein de virage. Oulà, ça glisse, faut être fin sinon, c'est méga chute. Néanmoins, on est tous sur le 100 bornes et tout le monde est prudent au départ, le but étant avant tout de terminer, les possiblités de dépassement seront infinies plus tard.

Puis vient une longue montée, tiens, le dérailleur avant frotte, petits réglages, zut, c'est encore pire. Bon, pas de panique, hors de question de s'arrêter, je suis plutôt bien placé, je vais perdre un max. Deux secondes
de réflexion et éternel confusion sur le sens de vissage/dévissage. Bon, on reprend, ahhhhh, ça marche, bon, dérailleur avant ok.

30km déjà au compteur, ça monte, ça descend, ça roule, bon esprit entre concurrent, super, je suis dans les 200 premiers, que demander de mieux ? Ca y'est, on est un peu moins en paquet, je vais pouvoir commencer à attaquer
serieusement. Tiens, ça tombe bien une bonne descente en sous bois, je double encore et encore, oulà, ça tourne, gros freinages, zut des graviers, je les avait pas vu, ma roue avant est complètement freinée et part dans
tous les sens... Bilan, perte de contrôle du vélo, je fonce à l'intérieur du virage, pas de mon plein gré et... zou dans le ravin! Par chance, une branche retient le vélo et j'ai réussi à garder un pied sur le chemin... ouf! Pas de casse, mais tous ceux que j'avais doublé sont repassés...

40km, le soleil commence à chauffer et grosse montée sur la route. J'arrive à prendre la roue d'un Jurassien, il monte comme une fusée, c'est tout bon, je gagne encore pas mal de place. Puis descente, rapide encore, ça faisait
longtemps que je n'avais pas été autant à l'aise sur le vélo. Les rares qui me dépassent sont en tout-suspendu. En fait, c'est un risque à prendre en descente: dès que tu dois doubler, il faut sortir de la trace et aller dans les cailloux, au risque de crever... Bas de la descente et là, c'est le drame: je loupe le ravito, bien caché à priori car pas mal l'ont loupé aussi...

45km, plus d'eau, plus de nourriture et un long chemin en plein soleil se présente à moi.

50km, complètement épuisé, plus de force, je m'arrête, essaye de reprendre mes esprits, mais je suis à bout. Par chance, une moto de l'organisation passait par là et me ravitaille en sucre et eau, de quoi rejoindre tant bien
que mal le prochain ravito. Mieux que ça, je retrouve mes sensations et je repars de plus belle pour 5 km de montée puis 5 de descente avant le prochain ravito.

Arrivée au ravito, 60km, je me sens beaucoup mieux, je fais bien attention toutefois de ne pas me ruer sur l'eau et je fais mes réserves: Camelback à bloc, 3 sucres et des abricots secs. 2/3 étirements le temps de vérifier que tout va bien et c'est reparti. Mais là, plus question de s'arrêter en cours de route, je viens de perdre trop de temps! Et bien sur, je décide aussi d'y aller à fond dans les descentes, ça va chauffer du bois! Au point où j'en suis, je n'ai plus rien à perdre...

Sortie du ravito, montée, oula, y'a des fusées qui montent à des vitesses astronomiques!!! Ah oui, ce sont ceux qui font la course, oui, mais celle de 55km!!! Ils n'ont que 10km dans les jambes... Bon par contre, en descente, là, ils rigolent moins, je fais mieux que les suivre, je les rattrappe, non mais! Et encore, je suis ralenti par mon grand développement de seulement 44*12, si j'avais un 46*11...

Grosse montée à pied où pour une fois, je ne perds pas de temps et derrière, longue longue longue descente, ponctuée de petites montées raides. Première partie, large chemin pierreux avec une trace dans la terre. Non, y'a pas moyen, le gars de devant me bouchonne, je déboîte dans la pierraille. Ok, ça passe, nickel, je reviens à toute vitesse sur un groupe de 3 VTT, je redéboîte. Ah oui, mais là, c'est beaucoup moins drôle: je suis dans la pierraille à haute vitesse, je dois être fin pour diriger le vélo et je met un temps infini à revenir dans la trace... Bon, en tout cas, c'est sûr, dans
les descentes, si je veux arriver en entier en bas, il faut utiliser le frein avant avec parcimonie et utiliser plutôt le frein arrière, drôle de technique tout de même...

Ah tiens, des panneaux pour les photos, je sens que va y avoir du spectaculaire... Et ça ne loupe pas, descente rapide, une épingle à droite et zou, le flash dans les yeux, où suis-je ? Et encore un autre panneau photo, décidément, ils se sont tous placés à la fin du parcours... il y a un gars pas très loin devant moi, je reviens sur lui à grande vitesse, il passe tranquille sur une petite bosse, flash, 2 secondes plus tard, je passe sur la bosse, décolle pour le fun, "merde" dit
le photographe, et oui, il avait pas dû prévoir que je sois en l'air... Ca va faire une photo juste avec les pieds!

Redescente, re panneau photo, un gars juste devant moi, je déboîte, je suis à fond et oh, un gué de facile 5m de long!!! Pas le temps de ralentir, j'accélère et je croise les doigts... Bien m'en a pris, ça passe tout seul, et la roue avant a évacué tout l'eau, même pas mouillé... Par contre, je crains que ce soit encore rapé pour la photo...

Re-re descente, très rapide tout d'abord sur la route. Je prends quelques risques dans les virages car il y a des graviers sur la route qui du coup est glissante, la roue avant ripe dans les virages, mais ça passe sans encombre. Retour sur les chemins cassants, un gars devant moi comme d'hab, mais là, je le sens pas trop de le dépasser, la descente est déjà assez technique sur la trajectoire, ça doit être encore plus galère à côté. Par la suite, j'apprendrais que c'est la fameuse descente du facteur, technique et dangereuse. Bon, certes, il parait qu'elle était serieusement raccourcie cette année et je n'ai compté qu'une seule marche très technique qui a d'ailleurs fait des dégâts chez certains pilotes. Et oui, il ne fallait
surtout pas toucher au frein avant, sinon la chute était quasi-assurée...

Enfin, je trouve une zone potable pour dépasser, juste avant une traversée de route et une "petite" bosse qui a l'air de bien décoller. Aller, je me fais plaisir et je vais assurer le spectacle pour le public (!!!) je ne freine
pas et prend la bosse, ohhh, mais c'est vertical derrière... Je me sens haut, très haut, et surtout, j'ai l'impression de rester un temps infini en l'air... C'est simple, je ne me souviens pas avoir autant décoller auparavant. Atterrissage, ouf, à l'avant, ça s'enfonce, à l'arrière, j'amorti tant bien que mal, le terrain est meuble, ok, tout est nickel. 20m, virage à gauche, je zieute la bosse vue d'en bas, pas encore remis de mes sensations... Ouaip, sur ce coup là, je me suis vraiment fais plaisir... Un peu de plat, virage à droite, je suis à 30km/h et c'est le dernier ravito, "pardon, pardon", je m'arrête pas, pas le temps! Pas facile de se frayer un chemin, ils sont tous en plein milieu!

90km, ça fleure bon l'arrivée, la fatigue commence à revenir, mais le moral est au plus fort, pas question de faiblir.

92km, rentrée dans Arbent (le lieu d'arrivée) par les bois. Ouah, c'est bizarre, les chemins sont boueux!!! Allez, c'est du plat, de la légère descente, de la légère montée, c'est bon, je tiens le coup.

98km, sortie des bois, plus que quelques coups de pédales.

99km, je suis revenu sur un groupe de 4, on entre sur le site d'arrivée. 1km de l'arrivée et on va se tirer la bourre. Néanmoins, je recommence à plus me sentir trop bien, vite, vite, il faut en finir. Virage à gauche et oh non, le calvaire,
une petite montée vacharde juste avant l'arrivée. Je me fais distancée par les 4 autres, mais après la montée, il reste environ 800m de descente dans l'herbe, des virages, chemins larges, j'en double 3 et je finis dans la roue
arrière du 4ème... il est 14h30 et des brouettes.

Arrivé, je suis complètement extenué, je comprends pas grand chose de ce qu'on me dit, oulà, je me sens pas très bien, incapable de manger quoi que ce soit, l'estomac retourné et je me sens vraiment faible. Bon, je dépose le vélo à la consigne et je file à la Croix Rouge. Bilan: hippoglycémie et tension faible. Je reste donc une bonne heure sur dans la sur un lit de la CR, le temps de reprendre tous mes esprits. J'en ai profité pour discutailler un peu et grosso modo, la CR soigne environ 150 personnes au cours de la course. Beaucoup de points de suture, quelques problèmes de glycémie comme moi.

16h30, il est temps de prendre la navette qui me ramène à la voiture et de repartir à Paris.

Pour "résumer", mis à part mes ennuis de ravitos, je suis globalement satisfait de ce que j'ai fait. Je me suis fais vraiment plaisir dans les descentes, vraiment, ces sensations, ça me manquait. Le parcours est à la fois roulant et très cassant: jamais je n'ai autant senti la chaîne sur ma cheville droite dans les descentes! Les paysages sont vraiment magnifiques, c'est un régal.
Beaucoup de soucis techniques, crevaisons en pagailles, bris de chaînes, mais j'ai laissé tout ça pour les autres!
Bref, un excellent souvenir, seul hic, c'est un WE où je n'ai pas eu le temps de "respirer": voiture quasiment tout le samedi, VTT le dimanche matin, voiture le dimanche soir, arrivée à 23h à Paris, le week-end est passé à une allure astronomique!

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